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« Si on continue,  Aspremont va péricliter » : Un nouveau candidat se déclare à la mairie de ce village sur les hauteurs de Nice

Candidat aux élections municipales de 2026 à Aspremont, Marc Lebeau se présente comme une alternative face à une gestion qu’il juge déconnectée des habitants. Il appelle à une  démocratie plus directe et à une véritable défense du cadre de vie des Aspremontois.

Marc Lebeau, 27 ans, est originaire d’Aspremont et y a toujours vécu. Ce juriste de formation — titulaire de deux masters— en droit immobilier et urbanisme, puis en histoire du droit et conservation du patrimoine et projette de devenir avocat. Il s’engage aujourd’hui dans la vie municipale avec l’intention de faire entendre une voix différente.

Qu’est-ce qui vous pousse à vouloir devenir maire aujourd’hui ?

Je veux mettre fin à cette continuité politique. Il faut du sang neuf. Aujourd’hui, il n’y a pas vraiment d’opposition à Aspremont, ou alors une opposition contrôlée. Je dénonce les dérives financières actuelles et la transformation de notre village en un lieu « bling bling ». Il faut arrêter ces dépenses excessives, notamment sur des projets trop coûteux, mal pensés voire inutiles.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de ces dépenses que vous jugez excessives ?

Parmi elles, un espace scénique à 900 000 €, la place Saint-Claude rénovée en 2019 pour 435 000 €, puis modifiée à nouveau pour un petit square à 135 000 €, après l’achat d’un terrain de 134 m² à 150 000 €. Au total, près de 720 000 € ont été dépensés sur cette seule place en six ans. Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des équipements dernier cri à tout prix. Nous sommes dans un contexte économique préoccupant, où la Métropole Nice Côte d’Azur, à laquelle appartient Aspremont, affiche une dette de 3 milliards d’euros. Une dette qui devra un jour être remboursée, et ce sont les petites communes comme la nôtre qui en paieront le prix fort.

Quelles décisions récentes vous préoccupent particulièrement ?

Récemment, deux délibérations ont été votées. La première concerne l’approbation du Programme Local de l’Habitat (PLH) métropolitain, qui prévoit la construction de 105 logements dont 25 logements sociaux sur 5 ans. La deuxième délibération validait la création de 16 logements chemin du Campoun, derrière le groupe scolaire, sur un terrain communal de 7 000 m². Face à ces décisions, nous avons lancé une pétition citoyenne recueillant plus de 370 signatures, un chiffre significatif dans une commune où le maire actuel a été élu avec moins de 500 voix en 2020.

Comment réagissez-vous aux déclarations du maire concernant ces projets ?

Le maire a répondu publiquement, niant tout projet de logements sociaux. Pourtant, les documents qu’il a lui-même signés disent le contraire. Cette situation a provoqué une rupture de confiance. Le maire ment et ne vous concerte pas. Les habitants méritent d’être pleinement informés et associés aux décisions importantes.

Si vous étiez élu, quelles seraient vos premières décisions ?

Je veux incarner une véritable alternative à une politique locale menée sans concertation avec les habitants, qu’il s’agisse de projets communaux majeurs ou de décisions aux conséquences durables sur la vie du village. J’ai trois grandes lignes : redonner la parole aux Aspremontois via la démocratie directe, protéger notre patrimoine rural et paysager en stoppant les dérives urbanistiques, et préserver le pouvoir d’achat des habitants en limitant les dépenses excessives pour réduire la pression fiscale locale, notamment la taxe communale.

Que pensez-vous de la situation des quartiers périphériques d’Aspremont ?

Les zones périphériques, comme la route de Nice ou la route de Colomars, sont totalement oubliées. Le village est fracturé en deux : d’un côté, le vieux village, de l’autre, ces quartiers surchargés de taxes foncières. Ce sont ces taxes qui financeront les caprices du maire. Les habitants de ces quartiers attendent qu’on prenne en compte leurs besoins et qu’ils disposent d’un véritable contre-pouvoir face à l’autorité communale.

Quel regard portez-vous globalement sur la gestion actuelle du village ?

J’ai un regard plutôt pragmatique. Ce qui m’intéresse ce sont les faits et je les dénonce. Si on continue dans ce sens-là, Aspremont va péricliter. Ce village tranquille, entouré de nature, risque de devenir une ville, avec toutes les nuisances que cela comporte. Beaucoup viennent ici pour la tranquillité, pour fuir les problèmes urbains. Alors, le but n’est pas de ramener la ville chez nous.

Que manque-t-il selon vous dans le fonctionnement municipal ?

Il y a un malaise démocratique local et un manque de concertation avec les habitants. Avant de lancer des projets importants, il faut en parler aux riverains, organiser des référendums locaux. La mairie est un bien commun, elle appartient à tous les Aspremontois. Il est essentiel que les décisions qui impactent le village, tant sur le plan esthétique que financier, soient prises avec leur accord.

Certains vous reprochent votre jeunesse et votre manque d’expérience. Que répondez-vous ?

« La valeur n’attend pas le nombre des années ». L’âge n’est pas un critère décisif : c’est la volonté qui compte. Pendant vingt ans, Aspremont a été dirigé par des « vieux sages », et les résultats sont là : disparition de nombreux commerces et restaurants, suppression des places de parking sur la place principale, abattage des platanes centenaires et perte de la vie communautaire. À 27 ans, j’ai déjà une première expérience politique. Je me suis déjà présenté en 2020 (10ème de liste). Et surtout, je me présente sans ambition personnelle, avec sincérité et engagement, pour servir Aspremont.


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